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238 LES PRIMITIFS FLAMANDS

Christ en Croix (Fîg. CLXXXI). Les parties dues à van Orley se reconnaissent aisément (surtout le volet représentant la Déposition) ; elles sont d'un style identique à celui des figures idéalisées du triptyque de la famille des Hanneton.

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van Orley peignit un grand nombre de portraits de la nouvelle gouvernante et resta grand portraitiste jusqu'à la fin de sa carrière. Il se pourrait que le !Norman et surtout le Vieux secrétaire (Fig. CLXXXIl) du Musée de Bruxelles, qu'on lui attribuait jadis, qu'on lui contesta ensuite, fussent bien de sa main. On lui attribue diverses autres effigies, notamment le Carondelet du Musée de Munich. Nous considérons aussi comme étant de van Orley, les volets des Calamités humaines du Musée de Bruxelles (Fig. CLXXXIII), un Christ aux Outrages de la cathédrale de Tournai et nous signa- lons ici pour la première fois un triptyque de l'église Saint-Nicolas de Fumes com- mandé à l'artiste en 1534.

Pendant les dernières années de sa vie, van Orley assura un nouveau lustre aux deux grandes industries d'art de Bruxelles : les tapisseries de haute lisse et les verrières peintes. Il nous faudrait écrire un long chapitre spécial pour parler dignement de ses vitraux de Sainte-Gudule, de ses Belles Chasses de Maximilien d'Autriche, de ses mer- veilleuses tapisseries de la Bataille de Pavie qui ornent en décor radieux deux immenses salles du Musée dé Naples. Bernard van Orley mourut à Bruxelles le 6 janvier 1342 et fut enseveli dans l'église de Saint-Géry. Il avait été courageusement de son temps. II dessinait carrément des motifs d'architecture nouvelle pour les verrières à meneaux gothiques. La variété de ses aptitudes, la diversité de ses travaux, la beauté serrée de sa facture lui assurent une place au premier plan. Il est temps que nous rendions pleine justice à ce maître' d'autrefois.