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2,Zz LES PRIMITIFS FLAMANDS

point de se marier. On ne sait ce que signifient les JV et les chiffres bizarres tracés sur le même fond et d'une si curieuse disposition décorative. Quelque raideur subsiste dans les mains, mais le visage est de la matière la plus raffinée. Une inscription dit :

GEORG : DE : ZELLE : PHYSICUS : AETAT : 28. BERNARDUS : DORLEII.

FACIEBAT : BRUXELL : M-D-XIX.

Tandis qu'il achevait le portrait du « physicus » bruxellois, van Orlcy recevait la commande d'un grand triptyque pour la chapelle des Aumôniers ou Maîtres des Pau- vres d'Anvers. Nous reviendrons à cette œuvre qui ne fut terminée que vers \5z5.

Maître Bernard, entretemps, travaillait abondamment pour la gouvernante. Un acompte lui était payé en i52i pour un « beau tableau où est peinte et figurée la "Remembrance de Marie morte, laquelle la dite dame (Marguerite d'Autriche) a envoyé au couvent des Sept-Douleurs de Notre-Dame à Bruges ». Dix pièces d'or sont remises à van Orley pour une peinture destinée à Charles-Quint ; dix autres pour un Saint-Suaire, et dix enfin, « desquels ma dicte dame », écrit le trésorier de Mar- guerite « a faict un don à mon dit maître Bernard, outre et par dessus les dits achats d'icelles peintures, et marché faict avec luy et ce, en faveur d'aucuns services qu'il a faicts à icelle dame, dont il ne veut point qu'il soit faict ici mention ». Cette "Remembrance de Marie morte est perdue ; le polyptyque de la Mort de Marie con- servé à l'Hôpital Saint-Jean de Bruxelles en est peut-être une réplique, mais non de la main du maître (Fig. CLXXIII). L'exécution de ce retable de l'Hôpital n'est pas digne du maître bruxellois, surtout dans les divers épisodes de la vie de la Vierge; seule la partie centrale, la Mort de Marie peut, avec quelque bonne volonté, lui être attribuée. Il est assez surprenant de voir des critiques comme M. Friedlënder apporter tout leur soin à démontrer l'authenticité d'une telle œuvre, après avoir pro- clamé la nécessité de supprimer impitoyablement tous les numéros douteux du catalogue du maître. Sans conteste ce retable de l'Hôpital entre dans le cycle des œuvres orleys- qucs. Travail d'élève revu par l'artiste? Peut-être. Du même ordre et de la même valeur sont un petit triptyque, le Christ chez Marthe et Marie de la collection Weber à Hambourg et une "Déposition de la galerie Dario Venables à Londres. L'opinion de M. Fried- lânder sur l'authenticité, selon lui complète, du polyptyque de la Mort de Marie nous paraît d'autant plus surprenante que le même critique tient également van Orley pour l'auteur des deux curieuses, très délicates et très minutieuses peintures de la galerie Colonna : les Sept "Douleurs et les Sept Joies de Marie. Signalons cette attribution à titre de curiosité et ajoutons qu'une Marie des Sept Douleurs se trouve à Anvers,