Page:Fierens-Gevaert - La Peinture en Belgique, volume 1.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

IV

Le Retable de l’Agneau.

Nous croyons bien faire en préfaçant la description du chef-d’œuvre d’un exposé chronologique dont l’idée nous a été suggérée par le travail de M.  Ed. Taurel paru dans l’Art chrétien en Hollande et en Flandre[1]. Nous avons complété le bref historique de M.  Taurel au moyen des renseignements fournis par Ch. Ruelens[2] et plus récemment par MM.  Ch. Van den Gheyn[3], V. Fris[4], Coenen[5], Bergmans[6], etc. Nous espérons qu’on ne nous reprochera pas d’avoir raconté trop longuement la vie du chef-d’œuvre, chargée à la fois de drame et de gloire.

1420. Date présumée de la commande du retable à Hubert van Eyck par Josse Vyt. Celui-ci, issu d’une famille de financiers, était le second fils de Nicolas Vyt, haut bailli du pays de Waas. Josse épousa Elisabeth Borluut, devint échevin « inférieur » de Gand en 1395, échevin « supérieur » en 1425, acheta vers ce temps la seigneurie de Pamele, sur les frontières du Brabant et fut nommé voorscepene ou bourgmestre de Gand pour l’année 1433-34, celle qui suivit l’inauguration du retable. Durant sa magistrature il réprima durement une révolte des petits métiers. Sept foulons furent arrêtés et décapités. Josse Vyt mourut en 1439 et sa femme en 1443. Tous deux furent enterrés dans l’église Saint-Étienne-les-Augustins et non point à

  1. Tome 1er, pages 1 à 5. Amsterdam (1881).
  2. Annotations de Crowe et Cavalcaselle. Les anciens peintres flamands. t. II, p. LXII.
  3. Quelques documents inédits sur deux tableaux célèbres. Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Gand, t. VIII, 1900, pp. 101 à 108.
  4. Chronique des arts, 1907, p. 61. Notes très intéressantes sur le donateur.
  5. Quelques points obscurs de la vie des Frères van Eyck, Liège, 1907.
  6. Note sur la représentation du retable de l’Agneau Mystique. Gand, juillet 1909.