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III

Les Frères van Eyck.

Les frères van Eyck sont nés dans la même région que les frères de Limbourg, sur les confins de l’allemand, du flamand et du français, — remarque M.  de Laborde — « pour mieux montrer que le génie parle toutes les langues et que l’art à lui seul est la langue universelle. » Hubert et Jean sont-ils vraiment nés dans la petite ville de Maeseyck à laquelle ils doivent probablement leur nom ? Les chroniqueurs du XVIe siècle l’affirment, mais pour appuyer leurs dires on n’a trouvé qu’un seul document du XVe siècle concernant l’entrée de la fille de Jean au monastère de « Mazeck au pays de Liège ». On peut en conclure que la fille du maitre retourna au berceau de la famille… Hubert et Jean eurent un frère, Lambert, qui reçut de Philippe le Bon une indemnité pour « aucunes besognes » sans qu’on sache lesquelles. Ils eurent une sœur aussi, Marguerite, dont on ne sait rien, sinon qu’elle n’exista peut-être point[1]

La vie de Hubert est enveloppée de mystère. On ne connaît point la date de sa naissance, (de 1370 à 1380 ?) ni quels furent ses maîtres. Ce qu’on sait de lui tient en quelques lignes : il s’installe à Gand, est choisi par le richissime Josse Vyl pour peindre le retable de l’Agneau, reçoit la visite des magistrats de la ville en 1424 et, comme nous l’apprend son épitaphe, — un vieux et savoureux poème flamand, — meurt le 18 septembre 1426. Il gardera l’éternelle gloire d’avoir commencé

  1. M.  l’abbé J. Coenen (Quelques points obscurs de la vie des Frères van Eyck, Liège 1907) croit que le nom patronymique du célèbres artistes est Teggbe.