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LES PRIMITIFS FLAMANDS I Jç

Memmelinghc qui aurait peint en 1499 le portrait d'Agnès Adornes, fille d'Arnold et petite-fille d'Anselme (i). Ce Jari est-il le fils aîné du maître? On ne sait. Une famille Memelinc séjournait à Amsterdam en i533, mais rien ne prouve qu'elle eut des rapports

quelconques avec les descendants de l'artiste (2).

Nous dirons dans la suite à quel point la peinture des Flandres resta impres- sionnée de la douceur éloquente et suave de Memlinc. Avec maître Hans la peinture du xv' siècle s'achevait en prière très tendre, en images d'espérances, en songes d'harmonie et de grâce. Jamais encore notre art n'avait perçu une telle musique et d'ailleurs jamais plus notre peinture ne devait entendre une note à la fois si virginale et si haute, si idéale et si sûre. Certes nous avons désigné des faiblesses, des inégalités, des monotonies; mais Memlinc n'en est peut-être point coupable, et si, de toute cette production à laquelle on impose son nom, nous détachons les œuvres de premier ordre, encore nombreuses, nous assurons au maître une place très haute et une physionomie que rien n'altère. L'intelligence totale de son génie ne s'acquiert qu'à Bruges autant par le spectacle de la ville que par la vue de ses chefs-d'œuvre. Rien ne grave plus sûrement dans le cœur l'émotion du Mariage mystique, la pureté de VAdoration des Mages, la force religieuse du saint Christophe qu'un tranquille pèlerinage, par un soir d'été, à cette vieille église de Saint-Gilles, bien remaniée, bien méconnaissable, mais où le maître fut enseveli et à laquelle on parvient par de vieilles rues et de vieux quais, bordés de rouges pignons, embellis de verdure, — tout l'immuable et délicieux d:cor de son existence, de ses joies terrestres et de ses rêves célestes...

(1) C(. WupriACH. '

(») Tauubi, E. VJri Cbrilien. II. 117.