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XV

Hans Memlinc

Le puissant effort de Hugo van der Goes pour restaurer les vertus classiques de l'école ne ramena point l'inspiration flamande à sa source. L'art renouvelle cons- tamment ses aspects et si nulle force n'y meurt tout entière, nulle création ne saurait s'y reproduire avec identité. Préludant aux pratiques du clair-obscur moderne dans son triptyque des Portinari, décrivant la rencontre de David et Abigaïl avec la subtilité d'un chroniqueur-poète, évoquant le Paradis dans un panneau minuscule, van der Goes apporte tous les éléments d'une beauté nouvelle. D'autre part, les ateliers les plus septentrionaux de la peinture néerlandaise du XV' siècle, où s'ébauchent les formes futures de l'art hollandais, contribuent à précipiter l'évolution et quand Albert van Ouvwater montre un cortège de pèlerins dans son Retable romain de l'église de Harlem, ou nous fait voir V Arrestation de Jésus dans un paysage crépusculaire éclairé de torches (i), il suit les voies où s'était engagé le peintre de Rouge-Cloître. Serait- il interdit d'admettre en outre que les intentions psychologiques et les tendances à la simplification, qui font de Justus de Gand le précurseur de nos italianisants du XVI' siècle, ont été remarquées par les peintres purement autochtones ? Et sans doute le génie des grands miniaturistes du XV' siècle, — Simon Marmion en tête, — n'entrava point l'avènement d'une beauté inédite.

(t) Pinacothèque de Munich. Cette JIrrttlaHen dt Jiru ittit attribuée à Thierry Bouta jnaqa'en ces demiera