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LES PRIMITIFS FLAMANDS I t 1

dessinateur à la cathédrale de Barcelone. Dans la maison du Chapitre il existe une Pictà peinte par lui en 1490; dans une autre église, près de Barcelone, est une Véronique de sa main et on lui donne aussi un Saint Michel de la collection de sir Julius Wernher et une Sainte Engracia de la collection de M" Gardiner, à Boston. Sous la Pielà de Barcelone, on lit ' Opus Bartholomei Vermeio Barcinonensis

archidiaconi absolutum XXIJl aprilis anno salutis chrislianae M. CCCC LXXXX. ' ; et sous le Saint Michel on découvre une signature qui a longtemps intrigué - " Bar~ tholomeus rubeus » et qui est évidemment la forme latinisée de Vermeyo ou Bermeyo (rouge) (1).

Nous pensons que le tableau de Pise, comme celui de Saint-Jacques, à Bruges, n'est point une création du peintre catalan, bien que la sainte Catherine évoque Bartho- lomé par la facture. Il ne serait évidemment pas impossible que Vermejo fût venu étudier à Bruges et qu'il eût fixé dans l'un de ses tableaux le souvenir de ce séjour dans la grande cité flamande (2). Mais nous pensons que c'est en Belgique même qu'il faut chercher d'autres œuvres du peintre de Sainte-Lucie et de Sainte~Catherine. Nous croyons pouvoir en signaler une dans la chapelle du Saint-Sang. Il s'agit d'un pan- neau représentant deuN scènes d'une légende inconnue (Fig. LXXVI). Empruntons i M. Weale la description qu'il en donne dans son Guide de Bruges (p. 167) : « A l'intérieur d'une ville fortifiée, on voit, 3 gauche, un souverain entouré de quatre per- sonnages qui semblent appartenir à la cour ; il reçoit une lettre que lui présente un homme richement vêtu, mettant un genou à terre. A droite, à l'entrée d'un édicule qui paraît être un oratoire, on voit une princesse suivie de trois dames d'honneur, dont l'une porte un coffret précieux; elle est sur le point de franchir le seuil du portail de l'édicule, mais se retourne pour répondre à un personnage barbu qui est le même que celui qui reçoit la lettre dans la scène précédente. " Les jeunes femmes font immédiatement penser à la sainte Catherine de Pise et les figures d'hommes laissent apparaître l'influence de Bouts dans la mesure où elle pénètre l'auteur de la Légende de sainte Lucie. Au Musée de Bruges est un panneau représentant des scènes de la Vie de saint Georges qui a de nombreux points de ressemblance avec les tableaux du Saint-Sang et de Saint-Jacques. Un triptyque du Musée de Gand retraçant la Légende de sainte Anne {n° Sz) semble sortir du même atelier; mais

(1^ Pour 1.1 que^lio^ B.ir!, Vtrnwyo c(. : Clauui! Puium, Da/Jy Ttlrgrapb, ij décembre I9«4 ; Hathos» Cuau.». Veu de Cjfulunyï', aoûl i<)o5; HEitii«>T CocK, IdtiUfUaUen c{ an «orly tpaniicb Matltr, Batilngtom MofOXiiM, mtvtm- bre 1905; Walth» DowDiis>f ill, .In^lbtr palnttng iy Bartbolomi Vermcyo, Burllnglcn Hofaitnt. i9»6; Fi<ux>-C«vacvt, Va Sainte Cjlberlne Je Pise. Cbronique des urlt, i3 janvier 1906; F. or MriY, Baribolomeui Kiifrnu «J SaHbclamt* Vermty». X««r de V.irt anaien et nioderne, avril 1907.

(1) C(. l'excellent article de T. de Mély lile plut hiut.