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IX

Thierry Bouts

Peintre de Louvain

L’admiration des artistes du XVIe siècle pour le peintre de la Légende d’Othon égale celle qui fut gardée à Roger van der Weyden. Dans sa Couronne margaritique Jean Lemaire de Belges nomme Thierry à côté de van Eyck et de van der Goes ; Marguerite d’Autriche rechercha ses œuvres et Lampsonius après avoir signalé l’artiste à Guicciardini, lui consacra d’enthousiastes vers latins :

Te voilà Thierry ! Toujours la Belgique
Par des louanges sincères, portera aux nues, l’habileté de ta main ;
Représentée dans tes tableaux, la nature, mère des choses.
A craint, que l’art ne te fît son égal[1].

L’estime d’un siècle italianisé pour ce « gothique » nous avertit du prestige de l’artiste au XVe siècle. Avec Jean van Eyck, Roger van der Weyden et le Maître de Flé-

  1. Voici les vers de Lampsonius (Cf. Alph. Wauters, Thierry Bouts et ses fils, p. 40).
    Hue el adea, Theodore, tuam quoque Belgica semper
    Laude nihil ficta tollet ad astra manum ;
    Ipea tuis, rerum genetrix, expressa figuris
    Te natura sibi dum timet arte parem.