Comme le proposent les nouveaux éditeurs du Cicerone[1], il s’agit ici sans doute du travail d’un maître napolitain influencé par le réalisme flamand du XVe siècle.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e0/Fierens-Gevaert%2C_La_renaissance_septentrionale_-_1905_%28page_217_crop%29.jpg/280px-Fierens-Gevaert%2C_La_renaissance_septentrionale_-_1905_%28page_217_crop%29.jpg)
L’Ange Gabriel
Volet du retable de l’agneau
(Musée de Berlin)
Nous devons considérer comme absolument perdu aussi le célèbre triptyque : la Vierge avec l’enfant Jésus et le donateur qui provient de l’abbaye Saint-Martin à Ypres et que possède aujourd’hui M. G. Helleputte. L’authenticité de cette œuvre, laissée inachevée par le maître, est incontestable ; deux documents presque contemporains l’établissent et il y a peu de tableaux de Jean Van Eyck dont l’histoire soit aussi connue[2]. Tous les chroniqueurs du XVIe et du XVIIe siècle le signalent : Van Vaernewyck, Lucas de Heere, Guichardin, Van Mander, qui dit : « Il semblait que ce fut une œuvre plus divine qu’humaine. » Mais il ne reste plus trace de la peinture primitive. Elle a été restaurée ou plutôt refaite impitoyablement, par quelque barbouilleur yprois de la fin du XVIe ou du commencement du XVIIe siècle. L’abbé Nicolas Van Maelbeke prévôt de Saint-Martin d’Ypres, représenté au centre, est effrontément défiguré ; on lui a fait une tête rougeaude de tireur à l’arc. Aucun vestige ne subsiste du pinceau