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remède dont on ne peut espérer qu’elle fasse usage. Elle me jette dans des transes continuelles. Je ne vois de ressource que dans la violence…

— Que faire ? À quel expédient recourir ? Parlez, milady, il n’en est point que l’espoir d’une telle récompense ne m’engage à tenter.

— Je n’en connois réellement aucun, répondit lady Bellaston, après un moment de silence. » Puis hésitant encore : « Sur mon honneur, dit-elle, cette petite fille me fait tourner la tête. Si l’on veut la sauver, il est nécessaire de se hâter… Comme je le disois, je ne vois de ressource que dans la violence… Ma cousine, milord, a toutes les qualités désirables. On ne peut lui reprocher que cette ridicule inclination dont elle sentira bientôt la folie. Si vous avez pour elle un sincère attachement, je crois qu’il y auroit un moyen… mais un moyen désagréable et auquel je ne saurois penser sans effroi. Il demande du courage, je vous en avertis.

— J’en ai milady ; personne, j’espère, n’en doute. Il faudroit d’ailleurs en manquer étrangement, pour reculer dans une pareille occasion.

— Ce n’est pas de votre courage, milord, c’est du mien que je doute. Je crains l’horrible danger auquel je m’expose. Il faut que j’aie en vous une confiance telle, qu’une femme sage n’en accorde