la mine d’être un de ces libertins qui entraînent mon fils dans des parties de jeu et de débauche qui lui seront funestes. Mais je ne paierai plus un seul de ses billets, je vous en avertis. Mon fils, je m’en flatte, cessera de fréquenter désormais si mauvaise compagnie. Sans cet espoir, je me serois gardé de lui procurer une femme ; car je ne voudrois causer la ruine de qui que ce fût.
— Comment, monsieur, c’est à vous qu’il est redevable de cette jeune personne ?
— Que vous importe, monsieur, s’il vous plaît ?
— Mon cher monsieur, ne vous offensez pas de l’intérêt que je prends au bonheur de votre fils. J’ai pour lui la plus haute estime. C’est justement le motif de la démarche que je me permets de faire auprès de vous. Je ne puis vous exprimer combien je me réjouis de ce que vous venez de dire ; car, je vous le proteste, je suis pénétré d’estime pour votre fils. Croyez aussi, monsieur, à l’admiration que m’inspirent votre indulgence, votre bonté, votre tendresse, votre générosité. Quelle femme vous lui avez choisie ! J’ose vous garantir qu’elle le rendra le plus heureux des hommes. »
Rien n’est si propre à nous faire prendre quelqu’un en gré, que d’avoir éprouvé un sentiment d’inquiétude à sa première vue. Quand cette impression désagréable commence à s’effacer,