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tion l’empêche de remplir ses devoirs envers de pauvres enfants qui ont seuls, aujourd’hui, besoin de sa tendresse.

« Cependant, comme vous devez être en ce moment hors d’état de vous occuper d’affaires, vous me pardonnerez d’avoir chargé quelqu’un de passer chez vous, et de vous remettre vingt guinées que je vous prie d’accepter, en attendant que j’aie le plaisir de vous voir.

« Veuillez me croire, madame, etc. »

« Je reçus cette lettre quinze jours après la perte irréparable dont je vous ai parlé, et dans la quinzaine suivante M. Allworthy… le digne, le respectable M. Allworthy vint me faire une visite. Il m’établit dans cette maison, il me donna une somme d’argent considérable pour la meubler, et m’assura une rente de cinquante livres sterling que j’ai toujours touchée exactement depuis. Jugez donc, M. Jones, de la reconnoissance, de la vénération que je dois à l’homme généreux qui a conservé mes jours et ceux de ces chers enfants, pour l’amour desquels j’attache encore quelque prix à la vie. Je sais le cas que M. Allworthy fait de vous, et les égards que vous méritez. Ne croyez pas que j’y manque, en vous priant de rompre toute liaison avec des femmes sans mœurs. Vous êtes jeune, et vous ne connoissez pas la moitié de leurs artifices. Ne me sachez point mauvais