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mes filles le plus tendre des pères. Ô mes chers enfants, vous n’avez pas connu le bien que vous avez perdu ! J’ai honte de ma foiblesse, M. Jones, mais je ne puis parler de cet excellent homme, sans répandre des larmes.

— C’est moi plutôt, madame, dit Jones, qui devrois avoir honte de n’en pas verser avec vous.

— Eh bien, monsieur, continua-t-elle, je tombai alors dans un état pire que celui où m’avoit laissée la mort de mon père. Outre le profond chagrin qui m’accabloit, il me falloit pourvoir aux besoins de deux enfants ; et mon dénûment étoit extrême. Le grand, le bon, le noble M. Allworthy, qui avoit un peu connu mon mari, apprit par hasard ma détresse ; il m’écrivit sur-le-champ la lettre que voici. Je dois et je veux vous la lire.

« Madame,

« Je vous fais bien sincèrement mon compliment de condoléance sur la perte douloureuse que vous venez d’éprouver. Votre raison et les excellentes leçons que vous avez reçues du plus digne des hommes, vous aideront mieux à la supporter, que tous les conseils que je pourrois vous donner. J’aime à croire aussi qu’une personne dont on m’a toujours parlé comme de la meilleure des mères, ne permettra pas qu’un excès d’afflic-