de son vieux père : en sorte qu’il ne la chérit pas moins pour sa piété filiale, que pour les preuves d’amour qu’elle lui prodigue.
Sophie est déjà mère de deux beaux enfants, d’un garçon et d’une fille. Le bon écuyer en raffole. Il passe une grande partie de son temps dans la chambre de la nourrice, et déclare que le babil de sa petite-fille âgée de dix-huit mois est une musique plus flatteuse pour son oreille, que l’aboiement de la meilleure meute d’Angleterre.
M. Allworthy se montra aussi fort libéral envers Jones, à l’occasion de son mariage. En toutes circonstances il leur donne à l’un et à l’autre des témoignages d’affection. Jones, grace à son commerce habituel avec cet excellent homme, et à l’influence de sa charmante et vertueuse compagne, s’est corrigé de ses défauts. En réfléchissant sur ses erreurs passées, il a acquis une discrétion et une prudence très-rares dans un jeune homme d’un caractère si ardent.
Enfin, on ne pourroit trouver un couple mieux assorti, ni en imaginer un plus heureux. Ces deux tendres époux sont unis par les liens d’une vive et pure affection, que resserre chaque jour une estime réciproque. Leur conduite envers leurs parents et leurs amis n’est pas moins aima-