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joie, se versa une rasade, et but à la santé de la nouvelle mariée. Les convives suivirent son exemple, à l’extrême confusion de la pauvre Sophie et au grand chagrin de Jones, désolé de son embarras. Pour dire la vérité, cette indiscrétion n’apprit rien à personne. Car mistress Miller avoit conté tout bas la chose à sa fille, sa fille à son mari, son mari à sa belle-sœur, et celle-ci au reste de la compagnie.

Sophie saisit la première occasion de se retirer avec les femmes. M. Western demeura cloué à la table. Tous les convives l’y laissèrent successivement, excepté l’oncle du jeune Nightingale, qui n’aimoit pas moins la bouteille que M. Western. Ces deux braves champions burent à qui mieux mieux pendant toute la soirée, et longtemps après l’heure fortunée où l’amoureux Tom Jones reçut dans ses bras la charmante Sophie.

Nous voici enfin parvenu, cher lecteur, au terme de notre carrière. À notre grande satisfaction, et peut-être contre ton attente, nous avons rendu notre héros le plus heureux des hommes ; car est-il un bonheur comparable à la possession d’une femme telle que Sophie ?

Quant aux autres personnages qui ont joué un rôle plus ou moins important dans cette histoire, comme tu pourrois souhaiter de connoître leur