et aussi pour détourner la conversation du sujet dont elle le voyoit préoccupé, lui dit : « Monsieur, la découverte qui vient de se faire vous rend sans doute le plus heureux des hommes.
— Eh pouvez-vous réellement, mademoiselle, répondit Jones en soupirant, me croire heureux, quand j’ai encouru votre disgrace ?
— À cet égard, monsieur, personne ne sait mieux que vous, si vous l’avez méritée.
— Vous le savez aussi bien que moi, mademoiselle ; aucun de mes torts ne vous est inconnu. Mistress Miller vous a dit toute la vérité. Ô ma Sophie, n’ai-je donc point de pardon à espérer ?
— Il me semble, monsieur Jones, que je pourrois presque m’en rapporter à votre justice, et vous laisser prononcer vous-même sur votre conduite.
— Hélas, mademoiselle, c’est pitié et non justice que j’implore de vous. La justice, je le sais, doit me condamner ; non cependant pour la lettre que j’ai adressée à lady Bellaston. L’explication qu’on vous en a donnée, est entièrement conforme à la vérité. » Il insista alors sur l’engagement qu’avoit pris Nightingale de lui fournir un prétexte honnête de rompre avec cette dame, si, contre son attente, elle acceptoit sa proposition ; mais il convint qu’il avoit été fort imprudent de lui