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voisin et en ami. Peut-être aurez-vous plus de pouvoir que moi sur son esprit ; car je vous garantis qu’elle a une haute opinion de vous.

— Eh bien, retournez chez vous, et remettez votre fille en liberté. J’irai la voir dans une demi-heure.

— Mais si dans l’intervalle elle alloit s’enfuir avec le drôle ? car Dowling m’a dit qu’il falloit renoncer à le voir pendre, attendu que son adversaire étoit en vie et hors de danger. Dowling croit même que ce damné Jones ne tardera pas à sortir de prison.

— Comment ? l’avez-vous chargé de prendre des informations, ou de se mêler de cette affaire ?

— Non ; il m’a donné de lui-même ces détails, tout à l’heure.

— Tout à l’heure ? et où donc l’avez-vous rencontré ? J’ai grand besoin de le voir.

— Vous pouvez le voir dans ce moment chez moi, si vous voulez. Il doit y être avec des avocats que j’ai réunis, pour les consulter sur une affaire importante. Morbleu, je crains fort que cet honnête M. Nightingale ne me fasse perdre deux ou trois mille livres sterling.

— Eh bien, monsieur, je serai chez vous dans une demi-heure.

— Prenez une fois en votre vie conseil d’un sot. Ne vous amusez pas à lui parler le langage de la