l’emporta dans sa maison, l’y garda secrètement jusqu’à votre retour de Londres ; et moi, par l’ordre de miss Bridget, j’allai le déposer, un peu avant votre arrivée, dans le lit où vous le trouvâtes le soir. Votre sœur eut ensuite l’adresse d’écarter tous les soupçons, en affectant de voir l’enfant de mauvais œil, et de ne le traiter avec quelque bonté, que par complaisance pour vous. »
Mistress Waters attesta par de nombreux serments la sincérité de son récit. « Monsieur, ajouta-t-elle, vous connoissez enfin votre neveu ; car vous n’hésiterez pas, je pense, à honorer M. Jones de ce nom : et je ne doute point qu’il ne fasse, en cette qualité, votre gloire et votre consolation.
— Je n’ai pas besoin, madame, de vous dire à quel point je suis surpris de ce que je viens d’entendre ; et cependant vous n’auriez sans doute ni voulu, ni pu rassembler tant de circonstances à l’appui d’un mensonge. Je me rappelle en effet diverses particularités qui me donnèrent lieu de penser, dans le temps, que ma sœur avoit de l’inclination pour ce Summer. Je lui en touchai quelque chose. Je faisois un tel cas du jeune homme, tant à cause de son mérite personnel que de mes liaisons d’amitié avec son père, que j’aurois consenti volontiers à leur union. Ma sœur s’offensa de mes soupçons, et les repoussa avec