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— Bon, passons, s’il vous plaît, à votre retour en Angleterre.

— Eh bien ! monsieur, il y a six mois à peu près, je débarquai à Bristol où je séjournai quelque temps ; mais n’y trouvant rien à faire, et apprenant que le barbier d’un village entre cette ville et Glocester venoit de mourir, j’allai le remplacer ; et j’étois établi dans ce lieu depuis deux mois, quand M. Jones y passa. »

Partridge fit alors à M. Allworthy un récit fort circonstancié et aussi fidèle que sa mémoire le lui permit, de leur première entrevue, et de tout ce qui leur étoit arrivé depuis cette époque ; mêlant à sa narration de fréquents éloges de Jones, sans oublier d’y placer adroitement quelques mots sur le vif attachement et le profond respect dont le jeune homme faisoit profession pour M. Allworthy. « Monsieur, dit Partridge en finissant, je vous ai dit toute la vérité. Maintenant je jure de nouveau que je ne suis pas plus le père de M. Jones que du pape ; et si je mens, je veux être maudit du ciel et des hommes.

— Que dois-je penser de vos serments ? dit M. Allworthy. Quelle raison pouvez-vous avoir de nier avec tant de force un fait qu’il seroit, je pense, de votre intérêt d’avouer ?

— Eh bien ! monsieur, s’écria Partridge hors d’état de se contenir davantage, si vous refusez