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reur ? Entendîtes-vous tout ce qui se dit entre lui et les deux hommes ?

— Non, monsieur, ils étoient ensemble avant mon arrivée. Le procureur parla peu en ma présence ; mais lorsque j’eus questionné à plusieurs reprises les deux hommes, qui persistoient dans un récit contraire à celui de M. Jones, et dont l’aveu de M. Fitz-Patrick m’a démontré depuis l’insigne fausseté, le procureur les engagea à ne dire que la vérité, et sembla prendre tant d’intérêt à M. Jones, qu’en le retrouvant ici j’en ai conclu que c’étoit vous qui, par bonté, l’aviez envoyé à Aldersgate.

— Et ne l’y avez-vous pas effectivement envoyé, monsieur ? dit mistress Miller.

— Non sûrement ; j’ignorois même jusqu’à ce moment qu’il y eût été.

— Je vois tout, s’écria mistress Miller, sur mon ame, je vois tout. Il ne faut pas s’étonner qu’ils aient eu ensemble, depuis peu, des entretiens si mystérieux. Mon fils Nightingale, courez, je vous en prie, courez sur-le-champ après ces hommes. S’ils sont encore à terre, tâchez de les découvrir. Je veux aller moi-même à leur recherche.

— Ma chère madame Miller, prenez patience ; veuillez faire dire à M. Dowling de descendre chez moi, s’il est dans la maison ; sinon envoyez-moi M. Blifil. »