Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 4.djvu/358

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Vous avez sans doute bien sujet de vous repentir d’avoir montré tant de foiblesse pour ce misérable, au préjudice de votre famille légitime et de votre réputation ; vous devez, dis-je, éprouver en ce moment d’assez cuisants remords. Il me semble pourtant que je manquerois à mon devoir, en vous épargnant des remontrances propres à vous inspirer un juste sentiment de vos erreurs. Veuillez donc, je vous en conjure, faire de sérieuses réflexions sur le châtiment que va probablement subir le scélérat ; et puisse cette leçon vous apprendre à ne pas mépriser désormais les avis d’un homme qui ne se lasse point d’implorer le ciel en votre faveur.

« Si par un fol excès d’indulgence pour ce mauvais sujet, vous n’aviez pas cent fois arrêté ma main prête à lui infliger une correction salutaire, les verges auroient pu chasser l’esprit diabolique dont je m’aperçus qu’il étoit possédé, dès l’enfance. Mais ces regrets sont aujourd’hui trop tardifs.

« Je suis fâché que vous vous soyez tant pressé de donner la cure de Westerton. Je vous l’aurois demandée plus tôt, si j’avois pu croire que vous en disposeriez avant de m’en prévenir. Vous condamnez avec trop de rigueur la pluralité des bénéfices. Elle est justifiée par l’usage et par l’exemple d’un grand nombre d’hommes pieux. On me