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discours, les attribuant au chagrin et à l’ennui de la captivité. Elle répéta de vieilles plaisanteries sur la conversion du diable quand il fut malade, et dit à Jones qu’elle se flattoit de le voir bientôt libre, aussi gai qu’auparavant, et radicalement guéri des vains scrupules qui tourmentoient sa conscience.

Mistress Waters lui tint encore bien des propos semblables que nous ne rapporterons pas. Certains lecteurs pourroient les trouver peu honorables pour elle, tandis que d’autres s’amuseroient peut-être à tourner en ridicule les réponses de Jones. Nous supprimerons donc le reste de leur conversation, nous bornant à observer que l’entrevue se termina d’une manière tout-à-fait innocente, et beaucoup plus à la satisfaction de Jones qu’à celle de mistress Waters. Si l’un étoit ravi des nouvelles qu’il venoit d’apprendre, l’autre n’étoit pas aussi charmée des dispositions repentantes d’un jeune homme dont elle avoit pris à Upton une idée très-différente de celle qu’elle en concevoit en ce moment.

La visite de mistress Waters adoucit infiniment la tristesse qu’inspiroit à Jones le rapport de Nightingale ; mais le découragement que lui avoit causé celui de mistress Miller étoit toujours le même. Son récit s’accordoit si bien avec la lettre de Sophie, qu’il ne douta pas qu’elle n’eût mon-