vacante dans la maison et à la disposition de M. Fitz-Patrick. C’étoit une place de femme. La dame qui l’occupoit s’en étoit démise depuis peu, ou du moins en avoit abandonné les fonctions. Pendant le voyage, M. Fitz-Patrick examina avec beaucoup d’attention mistress Waters, et la jugea très-propre à remplir cet emploi. En arrivant à Bath, il le lui conféra sur-le-champ, et elle l’accepta sans le plus léger scrupule. Tout le temps qu’ils passèrent à Bath, ils vécurent comme mari et femme, et comme mari et femme ils arrivèrent ensemble à Londres.
Soit que M. Fitz-Patrick eût trop de sens pour se dessaisir d’un bien précieux, avant de s’en être assuré un autre dont il n’avoit plus qu’un foible espoir de recouvrer la possession ; soit que mistress Waters se fût si bien acquittée de son emploi, qu’il voulût lui conserver dans sa maison le premier rang, et ne laisser, comme on le voit souvent, que le second à sa femme légitime, il est certain qu’il ne lui dit pas un mot de sa fugitive moitié, ni de son dessein de la reprendre. Il se garda soigneusement aussi de lui communiquer la lettre remise entre ses mains par mistress Western, et bien davantage de prononcer devant elle le nom de Jones. Malgré sa résolution de se battre avec notre héros partout où il le rencontreroit, il n’imita pas ces hommes prudents qui re-