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entre le prisonnier et ses amis. Peu de lecteurs auroient souhaité d’en être témoins, et très-peu aussi désireroient sans doute d’en entendre les détails : nous passerons donc au récit d’un autre incident. Le geôlier vint annoncer à Jones qu’une dame étrangère demandoit à lui parler, lorsqu’il auroit le loisir de la recevoir.

Jones s’étonna de cette visite. Il ne connaissoit point, dit-il, de femme au monde dont il pût en attendre une dans le lieu qu’il habitoit. Cependant, comme il n’avoit pas de motif plausible de refuser de voir personne, il invita mistress Miller et M. Nightingale à se retirer, et donna ordre de faire entrer la dame.

Si Jones s’étoit étonné qu’on lui annonçât la visite d’une femme, quelle fut sa surprise de reconnoître dans cette femme mistress Waters ? Celle du lecteur ne doit pas être moindre que la sienne, et nous engage à expliquer le mystère d’une apparition aussi imprévue.

Le lecteur sait très-bien qui étoit mistress Waters. Ce qu’il ignore et ce qu’il faut lui apprendre, c’est ce qu’elle étoit devenue. Nous le prierons donc de se rappeler que mistress Waters partit d’Upton dans la même voiture que M. Fitz-Patrick et un autre gentilhomme irlandois, et se rendit à Bath avec eux.

Or il y avoit en ce temps-là une certaine place