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libertin effréné ; oui, quoique je me sois laissé entraîner dans le désordre, je hais le vice, et je veux, par une conduite irréprochable, me rendre désormais digne d’estime. »

Mistress Miller parut charmée de cette déclaration, et témoigna qu’elle la croyoit tout-à-fait sincère. Pendant le reste de la conversation, elle se joignit à son gendre pour ranimer les esprits abattus de Jones. Le succès couronna leurs efforts ; ils le laissèrent beaucoup plus calme et plus content qu’ils ne l’avoient trouvé. Ce qui contribua surtout à cet heureux changement, ce fut l’engagement que prit mistress Miller de porter à Sophie la lettre que Jones désespéroit de lui faire parvenir ; car Black Georges en remettant à Partridge le dernier billet de Sophie, l’avoit prévenu qu’elle lui avoit expressément recommandé de ne point rapporter de réponse, sous peine d’encourir la disgrace de son père et la sienne. Jones n’éprouvoit pas d’ailleurs une médiocre joie d’avoir auprès de M. Allworthy une amie aussi zélée pour sa défense, que la digne mistress Miller.

Après une visité d’environ une heure, elle le quitta ; son gendre, qui étoit resté beaucoup plus long-temps avec lui, en fit autant. Tous deux promirent de revenir bientôt. Mistress Miller lui dit qu’elle espéroit lui donner dans peu de bon-