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— Vous dites vrai, chère Sophie, on m’a offert une fois un titre que j’ai refusé.

— Pourquoi donc ne voulez-vous pas que j’en refuse un aussi ?

— Oui, mon enfant, j’ai refusé un titre ; mais il n’étoit pas aussi brillant, non, pas à beaucoup près aussi brillant que celui qu’on vous offre.

— À la bonne heure, madame ; mais on vous a fait en outre plusieurs propositions très-avantageuses sous le rapport de la fortune, et vous ne vous êtes pas bornée à en rejeter une, deux, trois…

— Je l’avoue.

— Eh bien, madame, ne puis-je pas espérer qu’il se présentera pour moi un autre parti encore meilleur que le lord ? Vous n’êtes plus tout-à-fait jeune ; et je pense que vous n’écouteriez pas le premier amant riche, ou titré qui vous adresseroit ses hommages. Moi qui ne fais que de sortir de l’enfance, je ne dois pas perdre l’espoir.

— Allons chère, très-chère Sophie, que souhaitez-vous de moi ?

— Une seule grace, madame, c’est de ne pas me laisser seule ce soir avec le lord. Exaucez ma prière, et je me résigne, si vous le jugez convenable après ce qui s’est passé, à le voir en votre présence.