— De quelle négligence, madame, de quel mépris me suis-je rendu coupable ?
— M. Jones, il est inutile de feindre. Si vous voulez me rassurer, il faut renoncer à elle ; et, pour preuve de la sincérité de votre résolution, montrez-moi la lettre…
— Quelle lettre, madame ?
— Oseriez-vous me nier que la coquine qui sort d’ici vous ait remis une lettre ?
— Hé ! pouvez-vous, madame, exiger de moi ce que l’honneur me défend de vous accorder ? En ai-je agi de la sorte avec vous ? Si j’avois la bassesse de vous livrer le secret de cette jeune personne, quelle assurance auriez-vous que je ne vous trahirois pas vous-même ? Un moment de réflexion vous convaincra, j’en suis sûr, qu’il n’y a pas d’homme plus méprisable au monde que celui qui abuse de la confiance d’une femme.
— Fort bien, je n’ai pas besoin d’exiger que vous vous rendiez méprisable à vos propres yeux. Cette lettre, au reste, ne m’apprendroit rien que je ne sache d’avance ; je vois clairement sur quel pied vous êtes ensemble. »
À cette scène succéda un long entretien dont le lecteur, à moins qu’il ne soit trop curieux, nous saura gré de lui épargner les détails. Lady Bellaston s’apaisa peu à peu, et crut enfin, ou feignit de croire que la rencontre de Jones avec