résistance, et les pria seulement de prendre soin du blessé.
« Oh ! répondit l’un d’eux, le blessé n’a pas grand besoin de soins. Je crois qu’il lui reste peu d’heures à vivre. Pour vous, monsieur, vous avez encore un bon mois devant vous.
— Dieu me damne, Jacques, dit un second, il a mis obstacle à son voyage. Le voilà maintenant destiné pour un autre port. »
Le pauvre Jones fut en butte à mille plaisanteries semblables de la part de ces hommes qui étoient des bandits payés par lord Fellamar. Ils l’avoient vu entrer chez mistress Fitz-Patrick et l’attendoient au coin de la rue, quand le malheureux accident arriva.
Le chef de la bande jugea très-sagement qu’il devoit remettre Jones entre les mains du magistrat civil. Il le fit donc conduire dans une maison publique, envoya chercher un constable et le laissa sous sa garde. Le constable voyant un jeune homme très-bien vêtu, et apprenant que l’accident étoit la suite d’un duel, traita son prisonnier avec beaucoup d’égards. À sa prière, il chargea quelqu’un d’aller s’informer de l’état du blessé qu’on avoit déposé dans une taverne et confié aux soins d’un chirurgien. Le messager rapporta que la blessure étoit mortelle et ne laissoit aucun espoir de salut. Là-dessus le consta-