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Or, comme notre gentilhomme s’informoit dans la rue de la demeure de sa femme, et qu’on venoit de la lui indiquer, Jones, par malheur, sortoit de chez elle.

Fitz-Patrick ne le reconnut pas d’abord. Toutefois, voyant un jeune homme bien mis sortir de chez sa femme, il alla droit à lui, et lui demanda ce qu’il avoit été faire dans cette maison. « Vous ne pouvez nier, dit-il, que vous n’y soyez entré, puisque je vous en ai vu sortir. »

Jones répondit tout simplement qu’il venoit d’y rendre visite à une dame.

« Quelle affaire avez-vous avec cette dame ? » répartit Fitz-Patrick.

Jones reconnaissant, à ne pouvoir s’y méprendre, la voix, les traits, et jusqu’à l’habit du personnage : « Ah ! mon bon ami, s’écria-t-il, donnez-moi la main. J’espère qu’il ne vous reste pas de rancune contre moi, au sujet d’une petite méprise déjà si ancienne.

— Sur mon ame, monsieur, je ne connois ni votre nom ni votre figure.

— Je n’ai pas non plus le plaisir de savoir votre nom ; mais je me souviens très-bien de votre figure, pour vous avoir vu à Upton, où nous eûmes ensemble une assez sotte querelle ; si elle ne vous semble pas finie, nous allons, s’il vous plaît, la terminer le verre en main.