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« Monsieur,

« Comme je ne doute pas de la sincérité des sentiments que vous m’exprimez, vous serez bien aise d’apprendre que l’arrivée de ma tante Western m’a délivrée d’une partie de mes peines. Je suis maintenant avec elle, et je jouis de toute la liberté que je puis désirer. Elle n’y a mis qu’une restriction, c’est de ne recevoir aucune visite, et de n’avoir de relations avec personne, à son insu, et sans son consentement. Je lui en ai fait la promesse solennelle, et j’ai résolu de la tenir. Ma tante, il est vrai, ne m’a pas expressément défendu d’écrire ; mais ce doit être un oubli de sa part. Il se peut même que cette défense soit comprise dans l’injonction qu’elle m’a faite de n’avoir de relations avec personne. Ne pouvant donc considérer une correspondance avec vous, que comme un abus de la confiance généreuse qu’elle me témoigne, n’attendez pas que je continue à vous écrire, ni à recevoir des lettres de vous en secret. Une promesse est pour moi un lien sacré ; elle embrasse ce qu’elle sous-entend aussi bien que ce qu’elle exprime. En y réfléchissant, vous trouverez peut-être dans ma façon de penser un motif de consolation ; mais pourquoi vous parler de consolation ? Quoiqu’il y ait un point sur lequel je ne céderai jamais aux instances du meil-