sans l’embarras cruel de sa position qui le forçoit à trahir lady Bellaston, ou Sophie ; et l’on conviendra que tous les principes d’honneur et de vertu plaidoient aussi éloquemment que l’amour, en faveur de la dernière.
Nightingale s’applaudit du succès de son stratagème qui lui valut, de la part de son ami, beaucoup de remercîments et d’éloges. « Cher Tom, dit-il, nous nous sommes rendu l’un à l’autre des services d’un genre bien différent. Vous me devez votre liberté, et je vous dois la perte de la mienne ; mais si vous êtes aussi content que moi, nous pouvons nous vanter d’être les deux hommes les plus heureux de l’Angleterre. »
On vint alors les avertir que le dîner étoit servi. Mistress Miller, qui faisoit elle-même l’office de cuisinière, avoit employé tout ce qu’elle avoit de talent pour célébrer les noces de sa fille. Considérant Jones comme le principal instrument de son bonheur, elle ne fut occupée pendant tout le repas qu’à lui témoigner, de la voix et du geste, sa reconnoissance, et ne fit presque aucune attention à sa fille, ni même à son gendre.
Vers la fin du dîner, mistress Miller reçut une lettre ; mais ce chapitre en contient déjà tant, que nous ne rendrons compte de celle-ci que dans le chapitre suivant.