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plus penser. Venez chez moi sans délai. Voici la troisième lettre que j’écris ; j’ai brûlé les deux premières ; je suis tentée de brûler encore celle-ci. Puissé-je ne pas perdre l’esprit ! Venez sur-le-champ. »

lettre iie.

« Si vous voulez que je vous pardonne, ou même que je vous reçoive, venez tout de suite. »

lettre iiie.

« J’apprends à l’instant que vous n’étiez pas chez vous, lorsqu’on vous a porté mes deux premières lettres. Dès que vous aurez reçu celle-ci, venez me voir. Je ne sortirai point. Ma porte ne sera ouverte que pour vous. Je ne pense pas que rien puisse vous arrêter. »

Comme Jones achevoit de lire ces trois billets, Nightingale entra chez lui. « Eh bien, Tom, dit-il, depuis l’aventure d’hier au soir, quelles nouvelles de lady Bellaston ? (car personne dans la maison n’ignoroit plus le nom de cette dame.)

— De lady Bellaston ? répondit Jones d’un ton sérieux.

— Allons, cher Tom, ne soyez pas si mystérieux avec vos amis. Quoique le vin m’eût un peu brouillé les idées hier au soir, en apercevant cette dame je n’ai pas laissé de me rappeler que