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demanda qu’on la conduisît dans sa chambre. Le lord pria lady Bellaston de l’y accompagner, afin de dissiper son erreur. Dès qu’elle fut seule avec Sophie : « Mon enfant, lui dit-elle, vos alarmes n’ont aucun fondement. Le prétendu duel n’est qu’une plaisanterie de mon invention. C’est moi qui me suis avisée de conter cette histoire à lord Fellamar et à Tom Édouard ; mais soyez sans inquiétude, ils n’ont pas le moindre soupçon de l’intérêt que vous y pouvez prendre. »

L’évanouissement de Sophie suffit à lord Fellamar pour le convaincre qu’on ne lui avoit rien exagéré. Quand lady Bellaston fut de retour au salon, elle concerta avec lui un plan diabolique. Le lord, il est vrai, ne l’envisagea pas sous un jour si odieux ; car il promit et résolut sincèrement de réparer autant qu’il le pourroit ses torts envers la jeune personne, par le mariage. Nous ne doutons pas cependant que ce noir complot n’inspire une juste indignation au plus grand nombre de nos lecteurs. On en fixa l’exécution au lendemain à sept heures du soir. Lady Bellaston se chargea de prendre les mesures nécessaires pour que Sophie se trouvât seule dans son appartement, et que le lord y fût introduit. Elle s’engagea à disposer tout dans cette vue, et à écarter, sous différents prétextes, la plupart de ses domestiques. Quant à mistress Honora qu’il