Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 4.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE III.



DÉVELOPPEMENT DU COMPLOT.

Nos lecteurs ont déjà pu s’apercevoir que lady Bellaston tenoit dans le grand monde un rang fort distingué ; mais c’étoit surtout dans le petit monde qu’elle brilloit. On appeloit ainsi une honorable société qui florissoit depuis peu en Angleterre. Parmi ses bizarres statuts, il y en avoit un très-remarquable. Comme le fameux club des héros qui se forma sur la fin de la dernière guerre, exigeoit que chacun de ses membres se battît au moins une fois par jour, celui du petit monde obligeoit de même les siens, hommes et femmes, à conter, au moins toutes les vingt-quatre heures, une historiette plaisante qu’ils devoient ensuite répandre dans le public.

On fit sur cette société beaucoup de contes ridicules et d’un genre tel, qu’on peut les supposer sans injustice, de sa propre invention. On disoit, par exemple, que le diable en étoit