pour en faire un agréable compagnon. Malgré le poids qui pesoit sur son cœur, il charma toute la petite société. Nightingale témoigna un grand désir de se lier avec lui. Miss Nancy le trouva fort aimable, et la veuve, enchantée de son nouvel hôte, l’invita, ainsi que Nightingale, à déjeuner chez elle le lendemain.
Jones, de son côté, ne fut pas moins satisfait. Miss Nancy, quoique très-petite, étoit extrêmement jolie, et sa mère avoit encore dans la physionomie tout l’agrément que peut conserver une femme qui touche à la cinquantaine. Il étoit impossible de voir une créature plus inoffensive et de meilleure humeur. Jamais elle ne pensoit, ne disoit, ni ne souhaitoit rien de mal. Elle avoit constamment le désir de plaire, désir qu’on peut appeler le plus heureux de tous, en ce qu’il ne manque guère d’atteindre son but, quand il n’est point gâté par l’affectation. Avec peu de fortune et de crédit, elle portoit dans l’amitié un zèle et une chaleur extraordinaires : en un mot, après avoir été le modèle de l’affection conjugale, elle étoit celui de la tendresse maternelle.
Comme notre histoire ne ressemble point à ces gazettes où l’on voit figurer tout à coup avec éclat des personnages inconnus, dont on n’entend plus parler ensuite, le lecteur peut juger sur le