lement, et de se soustraire autant qu’ils peuvent à l’action de la justice.
Sous ce point de vue, les anciens tels qu’Homère, Virgile, Horace, Cicéron et autres génies supérieurs, sont pour nous, pauvres du Parnasse, autant de seigneurs opulents auxquels une coutume immémoriale semble nous autoriser à faire tous les larcins possibles. C’est une faculté que nous réclamons et que nous accordons volontiers à nos confrères nécessiteux, à la seule condition d’observer entre nous cette fidélité religieuse dont se pique la populace. Il y auroit de la bassesse et de l’impudence à se piller réciproquement. Ce seroit dépouiller des pauvres, souvent plus pauvres que soi, ou pour mieux peindre l’infamie d’une telle action, ce seroit voler l’hôpital.
Après un examen sévère, notre conscience ne nous reproche aucun de ces honteux larcins. Quant aux autres, nous les avouons sans détour. Jamais nous ne nous ferons scrupule de prendre dans un ancien auteur, sans le citer, les traits qui conviendront à notre sujet. Nous allons plus loin : nous prétendons que ces traits, du moment qu’ils sont fondus dans nos ouvrages, nous appartiennent, et nous espérons que nul lecteur ne nous en contestera la propriété. En revanche, nous promettons de respecter fidèlement celle de nos pauvres confrères. Si, malgré leur indigence,