leur dur grabat ; la joyeuse servante s’occupoit à réparer le désordre de la salle à manger, tandis que les bruyants convives de la veille, dans un sommeil souvent interrompu, s’agitoient sur leurs couche voluptueuse, comme si la rudesse du duvet eût blessé leurs membres délicats. Pour dire la chose en termes plus simples, l’horloge avoit à peine sonné sept heures ; déjà les dames, étoient prêtes à partir, et n’attendoient que le lord qui vint, suivant leur désir, les prendre avec sa voiture.
Il s’éleva une petite difficulté, c’étoit de savoir comment le lord lui-même feroit la route. Dans les voitures publiques, où l’on empile les voyageurs comme autant de ballots, le conducteur trouve le secret d’en mettre six à l’aise dans un espace destiné pour quatre. L’habile homme a su calculer qu’au moyen du rétrécissement produit par une légère pression, la grasse cabaretière, ou l’épais alderman n’occupent pas plus de place que la jeune fille la plus mince, ou le petit-maître le plus effilé. Mais dans les voitures particulières, quoique plus larges que les diligences, on n’a point coutume d’entasser ainsi les gens.
Le lord, pour trancher la difficulté, proposa galamment d’escorter les dames à cheval. Mistress Fitz-Patrick ne voulut point y consentir, et il fut arrêté que les deux soubrettes monteroient