quoi cacheter sa lettre, elles étoient entièrement vides ; dans son désespoir, il avoit jeté à terre tout ce qu’elles contenoient, sans oublier le précieux portefeuille (dernier présent de M. Allworthy) qu’il n’avoit pas encore ouvert, et dont il se souvint alors pour la première fois.
On lui procura de la cire, il cacheta sa lettre, et se hâta de retourner au bord du ruisseau, pour y chercher les objets qu’il avoit perdus. Chemin faisant, il rencontra son ancien ami Black Georges, qui lui témoigna un vif chagrin de son malheur ; car il en étoit déjà instruit, ainsi que tout le voisinage.
Jones l’informa de la perte qu’il venoit de faire, et aussitôt ils dirigèrent ensemble leurs pas vers le ruisseau. Ils visitèrent chaque touffe de gazon, examinant avec une égale attention les lieux par où Jones avoit passé, et ceux où il n’avoit pas mis le pied. Leurs recherches furent inutiles. Les objets perdus n’étoient pourtant pas loin ; mais ils omirent de fouiller dans le bon endroit, c’est-à-dire dans la poche de Georges : celui-ci avoit eu le bonheur de les trouver un moment auparavant, et en ayant reconnu la valeur, il les avoit gardés soigneusement pour son usage.
Georges, après avoir mis dans ses recherches autant d’activité, que s’il avoit eu quelque espoir de succès, dit à Jones : « Monsieur, n’auriez-vous