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tesse. Maintenant que cette dame est habillée, je vous jure qu’elle a tout-à-fait l’air d’une femme comme il faut ; et elle en a les manières aussi ; car elle m’a donné une guinée pour la robe que je lui ai prêtée. »

« C’est une bien brave dame, en effet, dit l’hôte à sa femme ; et si vous aviez été un peu moins vive, vous ne lui auriez pas cherché querelle, comme vous l’avez fait d’abord.

— Vraiment, il vous sied bien de m’adresser ce reproche. Sans votre bêtise, il ne seroit rien arrivé. Vous avez toujours la rage de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas, et de parler à tort et à travers.

— Bon ! bon ! le passé est passé, c’est une affaire finie.

— Oui, pour aujourd’hui ; mais demain, à recommencer. Combien de fois n’ai-je pas eu à souffrir de vos sottises ? Apprenez à retenir votre langue dans la maison, et à ne vous mêler que des affaires du dehors, qui vous regardent. Avez-vous oublié ce qui se passa il y a environ sept ans ?

— Hé ! de grace, ma chère, laissons là ces vieilles histoires. Allons, allons, tout est bien, et je suis fâché de ce que j’ai fait. »

L’hôtesse alloit répliquer. Elle en fut empêchée par le sergent pacificateur, au grand déplaisir de