Nous avons cru devoir rapporter cette circonstance qui sert à expliquer la froideur momentanée de M. Jones pour sa belle compagne. Celle-ci mangea fort peu. Elle étoit occupée de soins bien différents. Jones ne s’en aperçut qu’après avoir complètement satisfait la faim que lui avoit causée un jeûne de vingt-quatre heures. Mais le dîner fini, son attention se porta sur d’autres objets, dans le détail desquels nous allons entrer.
Notre héros, dont nous n’avons fait jusqu’ici qu’ébaucher le portrait, se distinguoit de tous les jeunes gens de son âge par sa bonne grace. Son visage, où se peignoit la santé, portoit l’empreinte de la douceur et de la sensibilité. C’étoit là le caractère distinctif de sa physionomie. Un observateur vulgaire pouvoit n’être pas frappé de l’esprit et du feu qui brilloient dans ses regards. Tout le monde y lisoit d’abord la bonté de son cœur.
Cette figure si douce, un teint trop délicat pour un homme, et une extrême finesse de traits lui auroient peut-être donné l’air un peu efféminé, sans la mâle vigueur de ses formes. À la beauté d’Adonis, il joignoit la force d’Hercule. Il étoit d’ailleurs vif, aimable, et doué d’un enjouement qui animoit toutes les conversations où il prenoit part.
Ami lecteur, considère les agréments réunis