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CHAPITRE V.

quoi rougir encore ? C’est une passion dont vous ne devez pas être honteuse ; loin de la blâmer, j’ai déjà engagé votre père à la favoriser. Je ne considère que votre inclination, et pour la satisfaire, je sacrifierois volontiers des partis plus brillants. Allons, je sais des nouvelles qui vont vous combler de joie ; ouvrez-moi votre cœur, et je me charge de vous rendre aussi heureuse que vous pouvez désirer de l’être.

— Hélas ! madame, s’écria Sophie interdite, que vous répondrai-je ? Quoi ! madame, soupçonneriez-vous ?…

— Oh ! rien de répréhensible. Songez, mon enfant, que vous parlez à une personne de votre sexe, à votre tante, à une amie, oui à une amie, vous devez en être convaincue. Croyez-moi, malgré le déguisement dont vous cherchiez hier à vous envelopper, et qui auroit pu tromper, je l’avoue, un œil moins exercé que le mien, j’ai lu dans votre cœur, et je vous le répète, j’approuve hautement votre passion.

— Hélas ! madame, vous me surprenez à un point… sans doute, madame, je ne suis pas aveugle. Si c’est un crime d’être sensible à toutes les perfections réunies… mais est-il possible que mon père et vous, madame, voyiez des mêmes yeux que moi ?

— Je vous l’ai dit, vous pouvez compter sur