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TOM JONES.

et plusieurs passages en sont si touchants, qu’ils m’ont fait répandre plus d’une larme.

— Ah ! vous aimez donc à pleurer ?

— J’aime, madame, à ressentir une tendre émotion, et ne crains pas de l’acheter, au prix de quelques larmes.

— Fort bien ; montrez-moi l’endroit que vous lisiez quand je suis entrée. C’étoit sans doute une scène d’amour bien touchante, bien passionnée. Vous rougissez, ma chère Sophie. Ah, mon enfant, vous devriez lire des livres qui vous apprissent à cacher un peu mieux vos sentiments.

— J’espère, madame, n’en point avoir que je doive être honteuse de montrer.

— Honteuse ? non. Je ne crois pas que vous en ayez aucun dont vous deviez rougir ; et pourtant, mon enfant, vous avez rougi quand j’ai prononcé le mot d’amour. Tenez, ma chère Sophie, figurez-vous qu’il n’y a pas une de vos pensées que je ne devine aussi sûrement que les François pénètrent les desseins de notre cabinet, long-temps avant qu’ils soient mis à exécution. Parce que vous avez su en imposer à votre père, croyez-vous réussir à m’en imposer aussi ? Vous imaginez-vous que j’ignore le motif de ces témoignages d’amitié, que vous prodiguâtes hier à M. Blifil ? je connois trop le monde pour me laisser tromper si aisément. Mais… mais pour-