la force, répliqua l’hôte avec une fureur mêlée de mépris. Je vaux mieux que vous, oui, mieux que vous, et de toute façon. » Il accompagna cette bravade d’une demi-douzaine d’imprécations contre la dame logée au premier étage. Comme il proféroit la dernière, Jones lui assena un violent coup de bâton sur les épaules.
On ne sauroit dire lequel, de l’hôte ou de l’hôtesse, fut le plus prompt à la riposte. Le premier, à défaut d’autre arme, se servit de son poing ; la seconde leva son manche à balai, et visant à la tête de Jones, elle auroit probablement mis fin sur-le-champ au combat, et aux jours de notre héros, si la chute du fatal instrument n’eût été arrêtée, non par l’intervention miraculeuse d’une divinité païenne, mais par un incident aussi heureux que naturel, c’est-à-dire, par l’arrivée de Partridge qui entroit en ce moment dans l’hôtellerie (car la peur lui avoit donné des ailes), et qui, voyant le péril que couroit son maître, ou son compagnon, comme on voudra l’appeler, prévint une tragique catastrophe, en retenant le bras de l’hôtesse.
Celle-ci aperçut bientôt l’obstacle qui entravoit sa vengeance. Trop foible pour dégager son bras des mains de Partridge, elle lâcha le balai, et laissant à son mari le soin de punir Jones, elle se jeta avec furie sur le nouveau venu qui s’étoit