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CHAPITRE II.



AVENTURE SURPRENANTE QUI ARRIVE À M. JONES, DANS SA PROMENADE AVEC L’HOMME DE LA MONTAGNE.

L’aurore aux doigts de rose ouvroit les portes de l’orient ; en style prosaïque, le jour commençoit à luire, quand M. Jones et le solitaire gravirent ensemble la montagne de Mazard, du haut de laquelle ils découvrirent une des plus admirables perspectives du monde. Nous essayerions d’en faire jouir aussi le lecteur, si nous n’étions arrêté par la crainte que notre description ne parût imparfaite aux personnes qui connoissent ce beau point de vue, et inintelligible à celles qui ne le connoissent pas.

Jones demeura quelque temps immobile, les yeux tournés vers le midi. Le vieillard lui demanda ce qu’il considéroit avec tant d’attention. « Hélas ! monsieur, lui répondit-il en soupirant, je cherche à reconnoître la route qui m’a conduit en ces lieux. Ô ciel ! que Glocester est loin