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« Un apothicaire qui se trouvoit présent, jugea que pour achever de le rappeler à la vie, il falloit le transporter sur-le-champ dans un lit bien chaud : ce qui fut exécuté. L’apothicaire et moi nous l’accompagnâmes. Ignorant son adresse, nous le conduisions à une auberge, quand nous rencontrâmes une femme qui nous dit, en poussant un cri aigu, que cet infortuné logeoit chez elle. Je le laissai alors entre les mains de l’apothicaire, qui en eut tous les soins convenables.

« Ayant appris le lendemain matin qu’il étoit parfaitement rétabli, j’allai le voir, avec l’intention de découvrir le motif qui l’avoit porté à cet acte de désespoir, et de l’empêcher, s’il étoit possible, de le renouveler. Jugez de ma surprise, lorsqu’en entrant dans la chambre, je reconnus mon ancien ami Watson ! Je vous fais grace des détails de notre première entrevue ; car je veux éviter, autant que je le puis, la prolixité. »

« Monsieur, dit Partridge, ne retranchez rien. Je meurs d’envie de savoir ce qui avoit amené M. Watson à Bath.

— Soyez tranquille, répartit le vieillard, je n’omettrai rien d’essentiel. » Et il continua de raconter ce que nous continuerons d’écrire, après avoir pris et donné au lecteur un moment de repos.