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CHAPITRE XIII.



SUITE DE L’HISTOIRE PRÉCÉDENTE.

« Mon camarade de collége venoit de m’introduire sur un nouveau théâtre. Je fus bientôt lié avec toute la troupe des chevaliers d’industrie et initié à leurs secrets, je veux dire à ces grossiers artifices, au moyen desquels on trompe les gens simples et inexpérimentés ; car il est des tours subtils qui ne sont connus dans la bande, que d’un petit nombre de chefs. Je ne pouvois prétendre à l’honneur d’aller de pair avec eux. J’avois un penchant immodéré pour le vin, et la violence de mes passions m’empêchoit de réussir dans un art, dont la pratique exige autant de sang-froid que celle de la plus austère philosophie.

« M. Watson, avec qui je vivois dans l’intimité, ne se livroit pas moins que moi à l’ivrognerie : de façon qu’au lieu de faire fortune, comme quelques-uns de ses confrères, il étoit alternativement