comme il étoit évident que le vol n’avoit pu se commettre qu’à l’aide de la clef, mon camarade, dès qu’il s’aperçut de la disparition de son argent, ne douta pas que je ne fusse le voleur. Naturellement craintif, moins fort, et, je crois, moins courageux que moi, il n’osa m’accuser en face, de peur d’essuyer de ma part de mauvais traitements. Il alla trouver sur-le-champ le vice-chancelier auquel il dénonça, sous la foi du serment, le vol et ses circonstances, et il n’eut pas de peine à obtenir un décret de prise de corps contre un étudiant aussi décrié que je l’étois dans tout l’université.
« Mon bonheur voulut que je couchasse le jour suivant hors du collége. J’étois parti le matin, en poste, avec une jeune dame, pour Whitney, où nous passâmes la nuit. Le lendemain, en revenant à Oxford, je rencontrai un de mes amis qui m’en apprit assez sur ce qui me concernoit, pour me faire rebrousser chemin. »
« Monsieur, dit Partridge, vous parla-t-il du décret de prise de corps ? »
Jones pria le vieillard de continuer son récit, sans avoir égard aux questions impertinentes de son compagnon : ce qu’il fit aussitôt.
« Renonçant alors au dessein de retourner à Oxford, je formai celui de me rendre à Londres. J’en fis part à ma maîtresse. Elle commença par