que celle de mistress Whitefield, et un ordinaire beaucoup moins bon que le sien.
Outre M. Jones et l’excellente hôtesse, il y avoit à table un procureur de Salisbury, nommé Dowling, celui-là même qui étoit venu annoncer à M. Allworthy la mort de mistress Blifil, et un aventurier des environs de Linlinch, qui se donnoit pour un avocat ; mais c’étoit un avocat sans cause, aussi dépourvu d’esprit que d’instruction, un de ces pleutre qui n’ont de leur état que la robe, espèce de surnuméraires au barreau, humbles valets des procureurs, et toujours prêts à faire, pour un écu, plus de milles qu’un cheval de poste.
Pendant le dîner, cet homme reconnut Jones, qu’il avoit vu chez M. Allworthy, dont il visitoit fréquemment la cuisine. Il en prit occasion de lui demander des nouvelles de la respectable famille du gentilhomme, avec autant de familiarité que s’il en avoit été l’ami intime. Il poussa même l’effronterie jusqu’à vouloir se faire passer pour tel, quoiqu’il n’eût jamais eu, dans la maison, de connoissance plus distinguée que celle du sommelier. Jones qui ne se remettoit pas sa figure, et qui jugeoit à son air et à ses propos, qu’il prenoit avec ses supérieurs une liberté fort déplacée, répondit pourtant d’un ton poli à ses questions ; mais la conversation de cette espèce