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c’étoit le portrait de la moitié des jeunes femmes de sa connoissance. L’auteur se moqua des sifflets du parterre, et en fut bien dédommagé par les applaudissements des loges.


CHAPITRE II.



VISITE DE L’HÔTESSE À M. JONES.

Jones essaya en vain de dormir, après le départ du lieutenant. Ses sens étoient trop agités pour lui permettre de goûter les douceurs du sommeil. L’idée de sa chère Sophie amusa, ou plutôt tourmenta toute la nuit son imagination. Lorsqu’il fit grand jour, il demanda du thé. L’hôtesse profita de cette occasion pour lui faire une visite. C’étoit la première fois qu’elle le voyoit, ou du moins qu’elle daignoit l’honorer de son attention. Mais le jugeant, d’après le récit du lieutenant, un jeune homme de distinction, elle eut pour lui tous les égards possibles ; car son auberge étoit de celles, où l’accueil qu’on fait aux