de certaines pièces modernes, dont les personnages ont toutes les qualités requises, pour figurer dignement sur ce noble théâtre.
Hors ce petit nombre d’exceptions, tout écrivain est maître d’employer, à son gré, le merveilleux ; et même, s’il demeure fidèle à la vraisemblance, plus il causera de surprise au lecteur, plus il sera sûr de l’attacher et de lui plaire : car, ainsi que l’a dit un illustre auteur, le grand art du poëte est de mêler la vérité à la fiction, de telle sorte, que le merveilleux paroisse vraisemblable.
La nécessité de se renfermer dans les bornes de la probabilité, n’oblige pas un auteur à ne mettre en scène que des personnages communs, à ne traiter que des sujets vulgaires. Il lui est permis d’inventer des caractères, des situations. Pourvu qu’il se conforme aux règles établies ci-dessus, il a rempli sa tâche, et peut braver la critique et l’incrédulité. Elles sont alors sans fondement ; j’en puis citer un exemple remarquable. Une troupe de clercs de procureur et d’apprentis-marchands, s’avisa un jour de siffler, comme contraire à la nature, le rôle d’une jeune femme de qualité qui avoit obtenu, avant la représentation, le suffrage d’un grand nombre de dames du plus haut rang. L’une d’entre elles, très-distinguée par son esprit, avoit même déclaré, que